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Александр Сергеевич Пушкин. (449)

- Да лет четырнадцати, - отвечал урядник. - Слишком рано, муж не сладит с женою. - Свекор, если добр, так поможет. Вот у нас старик Суслов женил сына да и сделал себе внука. ПРИЛОЖЕНИЯ К ПУТЕШЕСТВИЮ В АРЗРУМ {4} I NOTICE SUR LA SECTE DES YEZIDIS Entre les sectes nombreuses que se sont elevees dans la Mesopotamie, parmi les Musulmans, apres la mort de leur prophete, il n'en est aucune qui soit odieuse a toutes les autres autant que celle des Yezidis. Les Yezidis ont pris leur nom du scheikh Yezid, auteur de leur secte, et ennemi declare de la famille d'Ali. La doctrine dont ils font profession, est un melange du manicheisme, du mahom etisme et de la croyance des anciens Perses. Elle se conserve parmi eux par tradition, et est transmise de pere en fils sans le secours d'aucun livre: car il leur est defendu d'apprendre a lire et a ecrire. Ce defaut de livres est sans doute la cause, pour laquelle les historiens Mahometans ne parlent de cette secte qu'en passant, et pour designer sous ce nom des gens abandonnes au blaspheme, cruels, barbares, maudits de Dieu, et infideles a la religion de leur proph ete. Par une suite de cela on ne peut se procurer, relativement a la croyance des Yezidis, aucunes notions certaines, si ce n'est ce qu'on observe aujourd'hui meme parmi eux. Les Yezidis ont pour premier principe de s'assurer l'amiti e du Diable, et de mettre l'epee a la main pour sa defense. Aussi s'abstiennent-ils non-seulement de le nommer, mais même de se servir de quelque expression dont la consonance approche de celle de son nom. Par exemple un fleuve se nomme dans le langage ordinaire schatt, et comme ce mot a quelque leger rapport avec le mot scheitan, nom du Diable, les Yezidis appellent un fleuve ave mazen, c'est-a-dire grande eau. De même encore les Turcs maudissent frequemment le Diable, en se servant pour cela du mot nal, qui veut dire malediction; les Y ezidis evitent avec grand soin tous les mots qui ont quelque analogie avec celui-la. Ainsi au lieu du mot nal qui signifie aussi fer de cheval, ils disent sol, c'est-a-dire, semelle de souliers d'un cheval, et ils substituent le mot solker, qui veut dire savetier, au terme du langage ordinaire nal-benda, qui signifie marechal. Quiconque frequente les lieux qu'ils habitent, doit etre tres-attentif a ne point prononcer les mots diable et maudit, et surtout ceux-ci, maudit soit le diable; autrement il courrait grand risque d'etre maltrait e, ou meme tue. Quand leurs affaires les attirent dans les villes Turques, on ne peut pas leur faire de plus grand affront que de maudire le diable devant eux, et si la personne qui a eu cette imprudence vient a etre rencontree en voyage par des Yezidis et reconnue, elle est en grand danger d'eprouver leur vengeance. Il est arrive plus d'une fois que des hommes de cette secte ayant ete arretes pour quelque crime par la justice Turque, et condamnes a mort, ont mieux aime subir leur condamnation que d'user de la facult e qui leur etait accordee, de s'y soustraire en maudissant le Diable. Le Diable n'a point de nom dans le langage des Yezidis. Ils se servent tout au plus pour le designer de cette periphrase, scheikh mazen, le grand chef. Ils admettent tous les prophetes et tous les saints reveres par les Chretiens, et dont les monasteres situes dans leurs environs portent les noms. Ils croient que tous ces saints personnages, lorsqu'ils vivaient sur la terre, ont ete distingues des autres hommes plus ou moins, selon que le diable a reside plus ou moins en eux: c'est surtout, suivant eux, dans Moise, J esus-Christ et Mahomet qu'il s'est le plus manifeste. En un mot, ils pensent que c'est Dieu qui ordonne, mais qu'il confie au pouvoir du Diable l'execution de ses ordres. Le matin, a peine le soleil commence-t-il a paraitre, qu'ils se jettent a genoux les pieds nus, et que tournes vers cet astre, ils se mettent en adoration, le front contre terre. Pour faire cet acte de devotion, ils se retirent a part, loin de la presence des hommes; ils font leur possible pour n'etre point vus quand ils s'acquittent de ce devoir, dont ils se dispensent meme suivant les circonstances. Ils n'ont ni jeunes, ni prieres, et disent pour justifier l'omission de ces uvres de religion, que le scheikh Y ezid a satisfait pour tous ceux qui feront profession de sa doctrine jusqu'a la fin du monde, et qu'il en a recu l'assurance positive dans ses revelations; c'est en cons equence de cela qu'il leur est defendu d'apprendre a lire et a ecrire. Cependant tous les chefs des tribus et des gros villages soudoient un docteur mahometan pour lire et interpreter les lettres qui leur sont adressees par les seigneurs et les pachas Turcs, et pour y repondre. Relativement aux affaires qu'ils ont entre eux, ils ne se fient jamais a aucune personne d'une autre religion; ils envoient leurs ordres et font faire toutes leurs commissions de vive voix, par des hommes de leur secte. N'ayant ni prieres, ni jeunes, ni sacrifices, ils n'ont aussi aucune fete. Ils tiennent cependant le 10 de la lune d'aout une assemblee dans le voisinage du tombeau du scheikh Adi. Cette assemblee, a laquelle beaucoup des Yezidis se rendent de contrees eloignees, dure toute cette journee et la nuit suivante. Cinq ou six jours avant ou apres celui ou elle a lieu, les petites caravanes courent risque d'etre attaquees dans les plaines de Moussol et du Kurdistan, par ces pelerins qui voyagent toujours plusieurs ensemble, et il est rare qu'une annee se passe sans que ce p elerinage donne lieu a quelque facheux ev enement. On dit qu'un grand nombre de femmes des Yezidis, a l'exception cependant des filles qui ne sont point encore mari ees, se rendent des villages voisins a cette r eunion, et que cette nuit-la apres avoir bien bu et mange, l'on eteint toutes les lumieres, et l'on ne parle plus jusqu'aux approches de l'aurore, instant auquel tout le monde se retire. On peut se faire une idee de ce qui se passe dans ce silence et a la faveur des tenebres. Aucune espece de nourriture n'est defendue aux Yezidis, excepte la laitue et la citrouille. Ils ne font jamais dans leurs maisons de pain de froment, mais seulement du pain d'orge; je ne sais point quelle en est la raison. Ils emploient pour leurs serments les memes formules qui sont en usage parmi les Turcs, les Chretiens et les Juifs; mais le serment le plus fort qu'ils fassent entre eux, est de jurer par l'etendard de Yezid, c'est-a-dire, par leur religion. Ces sectaires ont un tres grand respect pour les monast eres chretiens qui sont dans leurs environs. Quand ils vont les visiter, ils otent leurs chaussures avant d'entrer dans l'enceinte et marchant pieds nus, ils baisent la porte et les murs; ils croient par la s'assurer la protection du saint dont le couvent porte le nom. S'il leur arrive, pendant une maladie, de voir en r eve quelque monastere, ils ne sont pas plutot gueris qu'ils vont le visiter, et y porter des offrandes d'encens, de cire, de miel, ou de quelque autre chose. Ils y demeurent environ un quart d'heure, et en baisent de nouveau les murailles avant de se retirer. Ils ne font aucune difficulte de baiser les mains du patriarche ou de l'eveque, qui est superieur du monastere. Quant aux mosquees des Turcs, ils s'abstiennent d'y entrer. Les Yezidis reconnaissent pour chef de leur religion, le scheikh qui gouverne la tribu a laquelle est confiee la garde du tombeau du scheikh Adi, restaurateur de leur secte. Ce tombeau se trouve dans la juridiction du prince d'Amadia. Le chef de cette tribu doit toujours etre pris parmi les descendants du scheikh Y ezid: ils est confirme dans sa place, sur la demande des Y ezidis, et moyennant un present de quelques bourses, par le prince d'Amadia. Le respect, que ces sectaires portent au chef de leur religion, est si grand, qu'ils s'estiment tres heureux quand ils peuvent obtenir une de ses vieilles chemises, pour leur servir de linceul: ils croient que cela leur assure une place plus avantageuse dans l'autre monde. Quelques-uns donnent jusqu'a quarante piastres pour une semblable relique, et s'ils ne peuvent l'obtenir toute entiere, ils se contentent d'en avoir une portion. Quelquefois le scheikh lui-meme envoie une de ses chemises en present. Les Yezidis font passer secretement a ce chef supr eme une portion de tous leurs brigandages, pour l'indemniser de d epenses que lui occasionne l'hospitalite qu'il exerce envers ceux de sa secte. Le chef des Yezidis a toujours pres de lui un autre personnage qu'ils appellent kotchek, et sans le conseil duquel il n'entreprend rien. Celui-ci est regarde comme l'oracle du chef, parce qu'il a le privilege de recevoir immediatement des r evelations du Diable. Aussi quand un Yezidi h esite s'il doit entreprendre quelque affaire importante, il va trouver le kotchek, et lui demander un avis, qu'il n'obtient point n eanmoins sans qu'il lui en coûte quelque argent. Avant de satisfaire a la consultation, le kotchek, pour donner plus de poids a sa reponse, s'etend tout de son long par terre, et se couvrant il dort, ou fait semblant de dormir, apres quoi il dit qu'il lui a ete revele pendant son sommeil telle ou telle decision: quelquefois il prend un delai de deux ou trois nuits, pour donner sa reponse. L'exemple suivant fera voir, combien est grande la confiance que l'on a en ses revelations. Jusqu'a il y a environ quarante ans, les femmes des Yezidis portaient comme les femmes Arabes, afin d'epargner le savon, des chemises bleue, teintes avec l'indigo. Un matin, lorsque l'on s'y attendait le moins le kotchek alla trouver le chef de la secte, et lui declara que pendant la nuit precedente il lui avait ete rev ele, que le bleu etait une couleur de mauvais augure et qui deplaisait au Diable. Il n'en fallut pas d'avantage pour que l'on envoyat sur le champ a toutes les tribus par des expres, l'ordre de proscrire la couleur bleue, de se d efaire de touts les vetements qui etaient de cette couleur, et d'y substituer des habits blancs. Cet ordre fut ex ecute avec une telle exactitude, que si aujourd'hui un Y ezidi se trouvant loge chez un Turc ou chez un Chr etien, on lui donnait une couverture de lit bleue, il dormirait plutot avec ses seuls vetements, que de faire usage de cette couverture, fut ce meme dans la saison la plus froide. Il est defendu aux Yezidis d'ajuster leurs moustaches avec des ciseaux, ils doivent les laisser croitre naturellement: aussi y en a-t-il parmi eux dont on apercoit a peine la bouche. Cette secte a aussi ses satrapes, qui sont connus du côt e d'Alep sous le nom de fakiran, et que le vulgaire appelle karabasche, parce qu'ils portent sur la tete un bonnet noir avec des bandelettes de meme couleur. Leur manteau ou aba, est pareillement noir, mais leurs habits de dessous sont blancs. Ces gens-la sont en tres petit nombre; partout où ils vont, on leur baise les mains, et on les recoit comme des ministres de benediction, et des presages de bonne fortune. Quand on les appelle aupres d'un malade, ils lui imposent les mains sur le cou et sur les epaules et sont bien recompens es de leurs peines. S'ils sont mandes pour assurer a un mort le bonheur dans l'autre monde avant de vetir le cadavre, ils le dressent sur ses pieds, et lui touchent leg erement le cou et les epaules; ensuite ils le frappent de la paume de la main droite, lui adressant en meme temps ces mots en langue kourde, ara behescht, c'est-a-dire vas en paradis. Ils sont cherement payes pour cette cer emonie, et ne se contentent point d'une modique retribution. Les Yezidis croient que les ames des morts vont dans un lieu de repos, o elles jouissent d'un degre de felicite plus ou moins grand, en proportion de leurs m erites; et qu'elles apparaissent quelquefois en songe a leurs parents et a leurs amis, pour leur donner avis de ce qu'elles desirent. Cette croyance leur est commune avec les Turcs. Ils sont persuades aussi qu'au jour du jugement universel, ils s'introduiront dans le paradis, les armes a la main. Les Yezidis sont partages en plusieurs peuplades ou tribus, independantes les unes des autres. Le chef supreme de leur secte n'a d'autorite, pour le temporel, que sur la seule tribu: neanmoins, lorsque plusieurs tribus sont en diff erent les unes avec les autres, il est de son devoir d'employer sa mediation pour les concilier, et il est rare que les efforts qu'il fait pour cela ne soient pas couronnes d'un heureux succ es. Quelques-unes de leurs tribus demeurent dans les domaines du prince Gioulemerk, d'autres dans le territoire du prince de Gezir eh; il y en a qui font leur residence dans les montagnes d ependantes du gouvernement de Diarbekir, d'autres sont dans le ressort du prince d'Amadia. Du nombre de ces dernieres est la plus noble de toutes les tribus, qui est connue sous le nom de scheikhan, et dont le scheikh, qu'ils appellent mir, c'est-a-dire prince est le chef supreme de la religion, et le gardien du tombeau du scheikh Adi. Les chefs des villages occupes par cette tribu descendent tous d'une meme famille, et pourraient se disputer la primatie, s'il survenait entre eux quelque division. Cependant entre toutes leurs peuplades, la plus puissante et la plus redoutable est celle qui habite la montagne de Singiar, entre Moussol et le fleuve Khabour, et qui est divisee entre deux scheikhs, dont l'un commande a la partie du Levant, et autre a celle du Midi. La montagne du Singiar fertile en diverses sortes de fruits, est d'un acces tres difficile, et la peuplade qui l'occupe met sur pied plus de six mille fusiliers, sans compter la cavalerie arm ee de lances. Il ne se passe guere d'annee, que quelque grosse caravane ne soit depouillee par cette tribu. Les Yezidis de cette montagne ont soutenu plusieurs guerres contre les pachas de Moussol et de Bagdad; dans ces occasions, apres qu'il y a eu beaucoup de sang repandu de part et d'autre, le tout finit par s'arranger moyennant de l'argent. Ces Y ezidis sont redoutes en tout lieu, a cause de leur cruaute: lorsqu'ils exercent leurs brigandages armes, ils ne se bornent pas a depouiller les personnes qui tombent entre leurs mains, ils les tuent toutes sans exception; si dans le nombre il se trouve de scherifs, descendants de Mahomet, ou des docteurs musulmans, ils les font perir d'une maniere plus barbare, et avec plus de plaisir, croyant acquerir par-la un plus grand merite.
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